CARAVELLUS
« Inter Mundos »
14 titres (73’28’’)
Power Metal Progressif – Brésil – disponible, sorti le 17.06.2022
ROCKSHOTS RECORDS / ASHER MEDIA RELATIONS
Troisième album pour les brésiliens de CARAVELLUS, groupe créé en 2002 par le guitariste Glauber Oliveira (DARK AVENGER, HARLLEQUIN) qui s’est entouré de Daniel Felix aux claviers (présent sur la première démo), Leandro Caçoilo au chant (AGE ONE, ENDUST, SEVENTH SEAL, VIPER…), Emerson Dácio à la basse (GLORY OPERA) et Rafael Ferreira à la batterie.
J’avais en janvier 2011 chroniqué le deuxième album « Knowledge Machine » de 2010 et je l’avais qualifié de Heavy Prog Inspiré aux influences SYMPHONY X, KAMELOT / LOST HORIZON et ANGRA. A noter qu’à cette époque, le groupe avait tourné avec ANGRA et SHAMAN.
Avec des recherches sur les traditions et racines du Nord-Est du Brésil, sur les danses traditionnelles et la musique, le processus d’écriture démarre dès 2018 pour ce nouvel album. C’est un concept sur l’histoire d’amour de deux personnages, Aurora et Arteiro, située quelque part dans la région Nord-Est du pays, bordée par l’océan Atlantique, où Fantasy et Réalité se mêlent autour des questions universelles, comme les conflits de classe, la corruption, l’intolérance religieuse, la vie et la mort.
Quatorze titres au programme pour plus de 70 minutes, le groupe a beaucoup de choses à dire.
Trois titres sont interprétés par les cinq musiciens du groupe. « Panis Et Circenses », (le single de 2019), illustrant bien le Power Prog Metal annoncé avec le chanteur aux diverses et fortes possibilités, solos de claviers et guitares bien dans le style, tout cela dans une belle énergie.
Mais aussi « Triumvirate » passage avec arrangements vocaux façon SAVATAGE, et pour terminer le triplet « Made 100% CARAVELLUS », « So Near, So Far » une semi ballade très mélodique sur une belle musicalité d’ensemble où la guitare fait merveille.
Sur les autres titres enregistrés en studio, interviendront à la batterie John Macaluso (ARK, Michael Romeo …), mais aussi 3 chanteuses et 5 musiciens.
On trouvera du rabeca (violon d’origine portugaise), interprété par l’artiste Claudio Rabeca sur trois titres dont celui ouvrant l’album « Visagem » avec chant traditionnel. Mais aussi sur « Inter Mundos » avec instruments à vent, un titre qui prend de l’ampleur dès que le chant s’installe avec chœurs puissants, devenant par moments très lourd et le break musical très Prog le confirme avec ses percussions, son solo de guitare typé, le piano virevoltant et le final sauvage. N’oublions pas « Vynno D’Agua » qui termine l’album dans une complainte mélancolique qui s’égayera pour devenir dansante, après la moitié du titre, avec claquements de mains qui renforcent cet aspect.
Le pìfano (flûte transversale brésilienne en bambou) interprété par l’artiste Alexandre Rodrigues, interviendra sur deux titres. Tout d’abord sur le break musical du musclé et impressionnant « Incantation » au refrain intense et aux nombreux arrangements sur les voix. Les claviers tenus de mains de maître par Derek Sherinian (SONS OF APOLLO, ex-DREAM THEATER…) seront impressionnants tout comme le final speed. Puis sur « Ouroboros » dès l’intro en s’insérant dans une musique forte et lourde, ce qui sera fait à plusieurs reprises sur ce titre au milieu des voix. On notera un beau passage voix et piano avant les solos incisifs et magistralement interprétés avant de magnifiques arrangements vocaux, faisant penser aussi à SAVATAGE. Le titre n’en finit pas d’impressionner par sa puissance et sa richesse musicale et vocale. Pìfano et piano terminent plus calmement. Magique et magnifique !
D’autres musiciens sont invités comme Felipe Andreoli (ANGRA) à la basse sur « Knight Of The Sun » à l’intro sympho où la guitare s’impose et le chanteur, sur section rythmique affirmée, déclame sa fougue. La basse est bien présente et disons-le, mise à l’honneur. Long break typé Prog, technique se terminant par un solo de guitare plaintif puis de claviers sur basse omniprésente.
On trouvera également Hugo Mariutti (SHAMAN) à la guitare sur « Insurrection », le titre le plus long, qui est plus Heavy dans son intro bien martelée, le chanteur exécutant une belle démonstration de ses talents et n’hésite pas à emmener sa voix dans les aigus en particulier sur le final sur des passages avec voix également très SAVATAGE, avec un beau rendu.
Trois chanteuses interviendront.
Daísa Munhoz (VANDROYA, TWILIGHT AURA) sur « While I’m Still Here » en duo pour cette complainte sur guitare acoustique et nappe de claviers.
Daniela Serafim (INVISIBLE CONTROL) sur le court « The Ambush » avec bruitage dont galop et feulement et sur « Memento Mori » à l’intro sympho lourde et angoissante, le titre voit cette ambiance amplifiée par le chanteur qui force sa voix et cette ambiance perdurera tout le long. La basse est claquante et le duo de voix est imposant. Solo de claviers très Prog avant accalmie vocale sur batterie et basse feutrées puis piano. Musique sophistiqué jusqu’au solo de guitare qui s’élève avant le chant imposant de Leandro.
Elba Ramalho, chanteuse de musique populaire brésilienne posera sa voix forte et ample sur « Elegia » évoluant sur piano et claviers pour là aussi une complainte.
On appréciera la très belle pochette colorée de Marcus Ravelli évoquant la mort représentée par une bête dangereuse et vorace dans les traditions de la région sur laquelle le groupe a fait des recherches pour son concept.
L’album raconte une histoire, d’où des changements d’intensité entre les titres. Le projet est ambitieux et travaillé et nécessitera plusieurs écoutes pour les parties Prog sophistiquées aux multiples arrangements. L’évolution musicale est certaine avec le précédent album de 2010, « Inter Mundos » étant beaucoup plus personnel, se détachant de ses premières influences en incorporant de nombreux invités et une référence aux traditions brésiliennes avec instruments locaux. CARAVELLUS, avec un nouveau line-up, nous offre un album Power Prog qui nécessite et mérite votre attention car ce groupe a un énorme potentiel et devrait encore nous proposer de bien belles choses dans l’avenir.
Cerbadd / ODYMETAL / le 14.08.2022.
💂 English version of conclusion of the review :
.../…
The album tells a story, hence the changes in intensity between the songs. The project is ambitious and worked and will require several listens for the sophisticated Prog parts with multiple arrangements. The musical evolution is certain with the previous album of 2010, «Inter Mundos» being much more personal, breaking away from its first influences by incorporating many guests and a reference to Brazilian traditions with local instruments. CARAVELLUS, with a new line-up, offers us a Power Prog album that requires and deserves your attention because this group has enormous potential and should still offer us some very nice things in the future.
Cerbadd / ODYMETAL / 14th August 2022.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire