SHINING
« Shining »
DIGIPACK. Cd 6 titres (50’10’’)
Livret 16 pages avec paroles et portraits dessinés.
Black Metal – Suède – disponible, sorti le 15.09.2023
THE SINISTER INITIATIVE / NAPALM RECORDS
Nous sommes en 1996 lorsque VOORHEES voit le jour en Suède à Stockholm. La même année, le patronyme fût changé pour le nom actuel à savoir SHINING. L’unique rescapé du line-up originel est son leader chanteur Niklas Kvarforth. Même si le nom SHINING ne m’était pas inconnu, c’est par le biais du présent « Shining », son onzième album (douzième si on compte « 8 ½: Feberdrömmar I Vaket Tillstånd»), que je découvre le travail des suédois. Si nous faisons l’abstraction de l’EP spécial « Döden », l’ultime réalisation de la formation est peut-être cet effort studio sobrement éponyme sorti il y a tout juste un an.
Allons droit au but, SHINING ne propose pas une musique grand public et ne cherche pas la facilité. Considéré comme un groupe de black metal, le sextet se révèle imprévisible tout au long de « Shining », album qui compte comme ses prédécesseurs six morceaux. Violent, mélancolique, tourmenté, complexe, mélodique, malsain, sensible, noirceur, finesse, déroutant, ces quelques mots donnent une idée de ce qui vous attend tout au long de l’écoute de cet album qui accorde également de la place à des solos et à des phases acoustiques. Les paroles en suédois sont déclamées par Niklas dont la voix, à fleur de peau, change au gré des situations, se montre tantôt rageuse, délicate, grave ou encore suave. Avec tous ces éléments, SHINING apparaît comme une entité incontrôlable, privilégiant le jeu des ambiances aux rythmes uniquement tempétueux. Aussi, le labeur du groupe nécessite une certaine ouverture d’esprit et du temps pour être apprécier à sa juste valeur.
L’introduction de « Avsändare Okänd » donne l’impression que la créature malfaisante de la pochette se réveille progressivement. Alors que l’on s’attend à un démarrage des plus virulents, une ambiance douce et paisible arrive. La rage sera déversée ultérieurement et un bon solo en émergera. Si « Snart Är Dom Alla Borta » semble s’inscrire vers un registre « ballade », le venin arrivera brutalement avant un long final au piano. Par l'intermédiaire du consistant « Allt För Döden », l’approche s’avère davantage lancinante et élaborée tout en proposant un riff entêtant. Au regard de ce qui précède, deux compositions des plus inattendues surviennent sans prévenir : « Fidelis Ad Mortem » et l’instrumental « Åttahundratjugo ». Le premier a l’allure d’un requiem entre ses apports acoustiques, quelques chœurs monastiques et ses solos imprégnés par la tristesse. Le second, ayant comme seul intervenant un piano, est une reprise fidèle de la « Gnossienne n°1 » du compositeur Erik Satie. Place à « Den Permanenta Sömnen Kallar » où les guitares bourdonnantes et épileptiques retiennent l’arrivée de la partie la plus virulente de tout l’album avant de s’assagir globalement à mi-parcours.
Tout au long de « Shining », les suédois nous présente un travail riche en rebondissements qui ne manque pas d’intérêt. Cette démarche audacieuse, qui ne peut pas laisser indifférent, apporte à « Shining » une stature d’album non conventionnel, peu évident d’accès, qui mérite d’être découvert. « Shining » est-il le chant du cygne ? Seul l’avenir nous le dira. Si cet album éponyme est le testament du groupe, SHINING peut être fier de sa dernière œuvre.
Eagle / ODYMETAL / le 15.09.2024.
💂 English version of conclusion of the review :
…/…
Throughout «Shining», the Swedes presents us with a work rich in twists and turns that is not lacking interest. This bold approach, which cannot leave anyone indifferent, gives «Shining» an unconventional album stature, with little obvious access, that deserves to be discovered. Is Shining" the swan song ? Only the future will tell us. If this eponymous album is the testament of the group, SHINING can be proud of its latest work.
Eagle / ODYMETAL / 15th September 2024.
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