9 mars 2016

MR YÉYÉ « Cabaret Noir »



MR YÉYÉ
« Cabaret Noir »
Cd 14 titres (53’43’’)
Auto Production / M & O MUSIC 
Rock Electro Très Eclectique – France – disponible


Derrière le nom MR YÉYÉ se cache un insolite projet français. Mené par un seul homme en l’occurence Yéyé aux multiples casquettes (auteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste), il est accompagné sur scène par trois musiciens. Arborant une pochette particulièrement sobre, méfiez-vous de ce premier album car son contenu est un ovni musical incontrôlable. Si la base musicale est le rock, ce n’est qu’un fragment de ce que vous réserve MR YÉYÉ. Tout d’abord, de nombreuses sonorités électroniques ainsi que des claviers entrent en scène et souvent, ils mènent la danse. Ensuite, l’ensemble renferme beaucoup d’influences dans des styles bien différents (parfois plusieurs au sein d’un même morceau) tels que le metal, le funk, la chanson française, ou encore le ska. Ajoutez à l’édifice une voix expressive, claire, rarement aggressive, dont la diction permet une compréhension aisée des paroles en français (on trouvera de l’anglais « Droit Dans Le Mur » après l’intervention de la voix machinée). Généralement d’une durée comprise entre trois et quatre minutes, les compositions ressemblent à un pertinent kaleidoscope musical. En d’autres termes, les quatorze morceaux représentent les quatorze contrées d’une singulière terre qui ne manquera pas de vous interpeller d’une manière ou d’une autre. Chaque morceau affiche son propre caractère mais il vous est impossible de prévoir à l’avance ce qui vous attend au regard de tous  les ingrédients présents sur cet album. D’entrée de jeu, l’éponyme « Cabaret Noir » vous met dans l’ambiance. Mélodie vitaminée portée par les claviers, des apports ska, une dernière partie plus langoureuse avec chœurs, tel est le programme. Place au prenant et entraînant « Je Perds Mes Mots » dont le thème aurait sa place dans un jeu vidéo à l’époque de la NES. Rien que ces deux premiers morceaux méritent une place de choix en concert. Concernant « Testostérone » avec des côtés fusion limite rap (pas ma tasse de thé), on remarquera l’envolée mélodique dissimulée en son sein. Derrière cette introduction au chant et à la guitare acoustique, l’intéressant « L’Ange Déchu », dont on notera aussi un duo au micro, renferme une entêtante mélodie. Par le biais de la power ballade « Complice Par Le Silence » qui s’écoute bien, la mélancolie est au rendez-vous. Avec ses tonalités électroniques basées sur un rythme disco, « Je Ne Suis Pas Une Erreur » est le genre de morceau qui dévoile ses atouts au fur et à mesure. Doucement électro et atmosphérique, « Quelqu’un De Bien » gagne en densité à mi parcours. « Ton Heure Viendra » est une sobre ballade minimaliste. Bercé par une inspiration punk rock, le tube « Monsieur Le Clown » renferme l’un des rares solos. Riff puissant et électro se cotoient sur « Sécurité ». De son côté, « Je Suis Une Etoile » expose une première moitié globalement douce. A travers « Ogre », vous y trouverez la plupart des vocaux agressifs. Il se démarque par l’opposition de ses deux personnalités (une doucement électro, l’autre metal et plus sombre) à l’instar du Dr Jekyll et Mr Hyde. Par le biais de « Droit Dans Le Mur », des touches funk et reggae se manifestent ainsi que du chant féminin en tant que voix machinée et chœurs. De plus, son long final démarre dans une ambiance presque symphonique avant de partir dans une approche quasie à cappella. L’écoute s’achève par l’instrumental « Pandémie » conduit par un piano seul. Vous avez compris, MR YEYE ne s’impose aucune limite tel un caméléon changeant de couleur au gré de son humeur. Entre une audace certaine, un éclectisme prononcé et un bon grain de folie, tous trois omniprésents (démarche qui dans son genre me rappelle un génie canadien), MR YEYE peut toucher un très public large. Les mots linéarité et monotonie ne trouvent pas leur place dans cet album qui ne laissera personne indifférent. Une raison pour vous y intéresser : la curiosité.
Morceaux préférés : « Cabaret Noir », « Je Perds Mes Mots », « L’Ange Déchu », « Monsieur Le Clown ».
Eagle / ODYMETAL /07.03.2016.


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