PENSEES
NOCTURNES
« Vacuum »
Cd 6
titres (60’01’’)
LES
ACTEURS DE L’OMBRE PRODUCTIONS
Musique
Classique et Black Metal Dépressif – France – sorti en 2009
Lisibilité du livret 8
pages : bonne.
PENSEES NOCTURNES est un jeune groupe français
fondé en 2008, ou plutôt un jeune projet que l’on doit à un seul homme, Vaerohn,
dont le présent « Vacuum » est le premier album. Passez la porte
d’entrée de ce dernier, c’est pénétrer dans un domaine des plus
singuliers. Dans un premier temps, c’est un black metal dépressif qui vous
accueille, doté de quelques excursions acoustiques. Le chant, dans la langue de
Molière, est rempli de désespoir et de souffrance, le summum étant atteint à ce
sujet à travers « Lune Malade ». En outre, et c’est là que les surprises
démarrent réellement, chaque morceau met en scène beaucoup d’instruments non
métal, tels que le violon, la clarinette, le célesta (sorte de clavier avec des
lames d’acier), le basson ou encore le cor pour n’en citer qu’une poignée. Ces
derniers sont bien dominateurs comme sur les longues introductions et conclusion
de « Flore » (avec un furtif clin d’œil à la Marche Funéraire ) et à travers
la seconde moitié de « Repas De Corbeaux ». Par ailleurs, la musique classique
s’invite également dans les compositions. Le paroxysme de cette remarque est
obtenu sur « Dés-Espoir », inspiré par la Nocturne In F Minor 55 Opus 1
de Chopin, dont le piano plus en avant côtoie des poussées d’adrénalines. Comme
vous pouvez vous le constater, il y a un surprenant mariage entre la musique
classique avec le black metal et divers instruments non métal, impliquant de ce
fait un gros travail sur les arrangements, multiples au demeurant, tout au long
de « Vacuum ». Par-dessus tout, il y a même des approches blues qui
ressortent de « Coups De Bleus ». Un fait est indéniable, Vaerohn ne s’impose
aucune limite pour mener à bien son projet. Seul le début de « Epitaphe » donne
l’occasion à une voix claire, narrative par ailleurs, de se manifester avant de
laisser la place à une colère resurgissant des ténèbres avant l’apaisement.
Plonger dans « Vacuum », c’est vous aventurer durant une heure dans un
monde inconnu. Pour tenter de s’imprégner totalement de son aura, il est
nécessaire de l’écouter en toute quiétude et dans son intégralité. Il est
incontestable qu’adhérer à la démarche personnelle, expérimentale, originale,
courageuse et osée de Vaerohn ne sera pas évidente pour tout le monde. Une
chose est pourtant certaine, il vous sera impossible de rester
indifférent devant cette réalisation peu évidente à décrire qui ne suit
aucune mode. Suivant votre sensibilité, « Vacuum » sera pour vous soit
indomptable et torturé, soit exceptionnel et de toute beauté. Il n’y aura pas
de juste milieu.
Eagle
/ ODYMETAL / 04.04.2009.
Nota bene :
chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 25 d’ODYMETAL.
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