4 décembre 2022

MESSALINE « Vieux Démons »

MESSALINE
« Vieux Démons »
Cd 10 titres (46’00’’)
Digipack avec livret 16 pages avec pour chaque titre, paroles, commentaires, citations et photos
Hard Rock / Rock des 70’s – France - disponible, sorti le 23.09.2022
MESSAPROD / BRENNUS MUSIC / REPLICA PROMOTION
pochette MESSALINE vieux démons 2022 photo MESSALINE 2022
Putain, 7 ans !!! 7 longues années sans un album studio de MESSALINE !!! En effet, depuis « Illusions Barbares » sorti en 2015, on attendait l’ami Chattos, Eric Martelat (passé d’ABSURD en 1998 à MESSALINE en 2004) avec sa bande de hard rockeurs. Le line-up a complétement changé avec l’arrivée, en 2018, aux guitares, Mathieu Gilbert, connu depuis le lycée et à la batterie, Alain Blanc (membre fondateur avec Dominique Leurquin de DREAM CHILD en 1990). Jaimé Gonzalez tient la basse sur ce nouvel album mais ce sera Charly Schoepflin qui sévira en Live. Le line-up est complet avec deux choristes, Laurie Geoffray et Agnès Gilbert.

La belle pochette, avec Éric, qui a établi le concept, en maître de cérémonie/rituel, est signée Stan W. Decker. L’album a été enregistré et mixé au Studio La Soierie par Cyril Rebillard et Antoine Pillemy puis masterisé au Studio 180 par Arnaud Bascuñana. Signalons également le superbe livret de 16 pages comportant pour chaque titre, paroles, commentaires, citations et photos, du beau travail. Comme tous les autres albums de MESSALINE, ce nouvel album sort chez BRENNUS MUSIC, preuve d’une belle complicité et fidélité.

Passons à l’écoute et précisons que j’ai le plaisir, que dire !!! l’énorme plaisir de retrouver Éric au chant et paroles en français avec toujours la même habilité à jouer avec les mots et à les chanter avec sa diction impeccable qu’il dispense depuis le début de ses activités de chanteur chez ABSURD avec la première démo « Saynète et logique » en 1998, avec en pochette Margueritte.

L’album débute par « Les 3 stryges » à l’intro tout en douceur, guitare acoustique et Mellotron, pour une douce mélopée angélique qui s’engage avec voix doublée pour les prémices de ce qui sera développé dans la suite en plus soutenu.
Pour la découverte du refrain mélodique qui monte en puissance, le chant se renforce, la guitare se met en place, puis la batterie et à l’issue, un riff Hard Rock s’installe, tout s’organise avec la guitare expressive à la suite de chaque ligne de chant, le Mellotron / Moog, en arrière, tenu par Alexi Ponçot, donnant une ambiance angoissante.
Le 2ème refrain est un peu plus soutenu, avec cette guitare appuyée donnant à la musique et à sa déclinaison, une force entêtante.
Le riff revient, tout est plus puissant comme le couplet qui suit. Et on retrouve ce refrain magique bien rythmé, repris deux fois, avec voix doublée et on ne peut s’empêcher de taper du pied. S’insère, inattendu mais parfaitement, un excellent solo flamenco de Malhory Maret. On retrouve le refrain, étoffé des paroles du début, qui voit dans sa progression la mise en place de chœurs féminins pour terminer par le riff final.

Suit « L’aimante religieuse », un titre Hard Rock avec le chant chaleureux et assuré d’Éric sur les couplets. Le refrain est mélodique sur un excellent rythme avec toujours cette diction impeccable. On entend de l’orgue Hammond tenu par David « Byssus » Mignot, tout au long de l’album. Petit solo avant clin d’œil au titre « Gloria » de Van Morisson écrit en 1964 avec chœurs puissants et orgue se lâchant. Pour un final de folie, solo, chant et chœurs se mêlent dans une énergie communicative, pour terminant « Hammond ».

Autre ambiance pour « Black Shaman » avec une pensée aux victimes, un titre qui évoque une secte s’étant appropriée en 1984 « une filiation templière bricolée » (comme le précise la sociologue Françoise Champion) avec comme emblème la croix pattée qui sera souillée par les deux têtes pensantes et malfaisantes de la secte et … qui pourrissent en Enfer !!!
Belle basse en intro dans une ambiance BLACK SABBATH, et quoi de mieux pour ce titre, solo avec Bottle Neck par Raphaël Porcherot. Un rythme modéré, mais pesant, s’installe avec harmonica. On notera l’intervention narrative de Christian Décamps, dans le rôle du gourou, à la voix et expression bien reconnaissables. On appréciera le bon solo d’Harmonica, les chœurs et le superbe passage avec batterie et solo plaintif (dont la mélodie me dit quelque chose, mais quoi ??) qui terminera en folie, la batterie concluant seule ce titre émotionnel.

« Marque-page Antiqua » est un intermède musical à la guitare acoustique et Alexi au piano et on retrouvera un autre un peu plus loin, « Marque-page Daemonia » avec Moog et batterie. De bons moments de musique apaisante.

« Je voulais te dire » débute avec batterie, basse et voix feutrée qui prend plus de force sur la suite pour arriver au refrain superbement mélodique et entraînant avec une très belle guitare. Clin d’œil à LED ZEPPELIN avec la reprise du début de « Immigrant Song ». Avec ce refrain (et quel refrain !) taillé pour la scène, qui vous reste dans la tête toute la journée, le final est de haute volée.

« Le jardin des délices (complainte de Jérôme Bosch) » est une poésie acoustique basée sur un triptyque ésotérique de Jérôme Bosch, (plus de 8m², exposé dans un musée à Madrid) peintre hollandais, période des Primitifs Flamands, fin XVème/début XVIIème, pouvant évoquer de gauche à droite, le paradis et la création, l’humanité pécheresse et l’enfer, dont une partie de la peinture est reprise sur le livret avec une citation de Matthias Grünewald dont nous avons fait connaissance sur la démo d’ABSURD « Saynète et logique » de 1998.
Le titre se développe sur une guitare acoustique élégante où la voix d’Éric se fait cajoleuse. La batterie et la basse apparaissent un peu plus tard, mais aussi un autre instrument tout en finesse. Gros travail sur les voix dans le final. Un moment de douceur musical pour un tableau qui interpelle brutalement, sur certaines visions du peintre.

Le titre « Vieux Démons » met à l’honneur la passion des musiciens tout au long de leurs parcours musicaux, mais aussi des références du hard rock 70 avec le désir d’ « éviscérer les dieux » (nom du 3ème album de MESSALINE paru en 2013). La guitare et le riff d’entrée sont dans la mouvance rock sudiste. Le refrain est bien mélodique, avec la guitare acoustique et chœurs féminins, l’ensemble étant plein de sensualité. Se posent, un petit solo sudiste suivi d’un clin d’œil à AC/DC avec l’emploi dans les paroles de l’expression « Highway pour l’enfer ».
Le solo à mi-parcours est plus explosif entraînant une accélération du rythme, où Éric est rejoint par Titi Collet, pour rappeler les voix hors du commun d’Ozzy, Lemmy et Ronnie. Le solo bien appuyé devient speed pour subitement retrouver l’ambiance du début mais avec les chœurs. On retrouve le solo puis le riff d’entrée avec le chant chaleureux pour le final avec le batteur qui se fait remarquer. Ce titre vaut bien, en conclusion, sur le livret, une citation du grand Lemmy.

« Par les fils de Mandrin (un Ange passe) ». Ce titre est un hommage à ANGE avec ce medley de 4 titres dont le titre inédit « Messaline » de 1969 composé par les frères Décamps.
Superbe intro bien rock avec batterie, basse et guitare en communion, qui lance Eric déclamant, haut et fort, « Messaline » (comme c’est bizarre !!) dans la version de 1969 puis sur la base du titre « Par les Fils de Mandrin » s’insèrent des extraits de « Godevin le Vilain » et de « Les longues nuits d’Isaac ». Un excellent solo pouvant faire penser par moments, lorsqu’il est doublé (?), à « Hotel California » avant qu’il ne s’énerve, tout comme le final avec des chœurs pour une réelle intensité. On sent toute la passion d’Éric pour ANGE depuis plusieurs décennies. Juré, c’est du beau travail excellemment interprété pour un rendu impressionnant.

« Orion Stargazer » est une fable imaginaire qui démontre la faiblesse de l’homme et son instinct destructeur. On en a la preuve actuellement !!
Ce titre Hard Rock, débute par un riff, supporté par une basse ronde et batterie précise avec cinq chanteurs qui interviendront l’un après l’autre. Par ordre d’apparition, on trouvera Jo Amore (KINGCROWN), Pierre-Yves Theurillat alias Pyt (GALAAD), Renaud Hantson (SATAN JOKERS), Eric « Chattos » Martelat et Tristan Décamps (ANGE). Agnès Gilbert aux congas et tambourins et R’no aux Rototoms se feront entendre sur différents passages.
Le refrain reste en tête indéfiniment et chacun avec sa voix donne une belle et autre dimension.
Après les chants, voire cris, aigus, une partie purement musicale s’installe, teintée Prog, avec batterie/percus, d’où s’extrait un surprenant solo d’Haken Fingerboard interprété par Francis Décamps (ex-ANGE, GENS DE LA LUNE) suivi d’un long solo abouti de guitare sur une section rythmique imposante.
Et c’est Éric qui terminera, dans une ambiance spatiale, ce titre aux multiples et belles colorations vocales. Impressionnant !

Jusqu’où peut-on aller ? Avec MESSALINE, toujours plus haut, car Éric « Chattos » Martelat, en funambule des mots, accompagné de sa garde rapprochée de musiciens aguerris, a pu compter sur ses amis chanteurs et musiciens invités pour la fête des amoureux du Hard rock des années 70. MESSALINE nous offre, avec en plus des chœurs féminins et diverses sonorités d’instruments plus ou moins connus, un album qui confirme la force de ce Hard rock chanté en français dans une diction impeccable. Un album incontournable, pour un large public, qui donnera envie de revoir (ou découvrir) la discographie du groupe comme celle d’ABSURD, point de départ de ce déjà bien beau parcours. « Vieux Démons » est superbe et INDISPENSABLE !!!
Cerbadd / ODYMETAL / le 03.12.2022.

💂 English version of conclusion of the review :

.../…

How far can we go? With MESSALINE, always higher, because Eric «Chattos» Martelat, as a tightrope walker of words, accompanied by his close guard of seasoned musicians, has been able to count on his friends singers and musicians invited for the party of lovers of Hard rock of the 70s. MESSALINE offers us, with in addition to female choirs and various sonorities of instruments more or less known, an album that confirms the strength of this Hard rock sung in French in an impeccable diction. An essential album, for a large audience, that will make you want to review (or discover) the discography of the band like that of ABSURD, starting point of this already beautiful course. « Vieux Démons » is superb and INDISPENSABLE!
Cerbadd / ODYMETAL / 3rd December 2022.








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