4 novembre 2018

THE OATH « Self-Destructed »


THE OATH
« Self-Destructed »
Cd promo 9 titres (45’46’’)
Code666 / AURAL MUSIC
Heavy Death / Black – France - sorti en 2010

COUP DE COEUR pour un des albums de l'année 2010.
One of the albums of the year 2010.
Uno degli album dell'anno 2010.

Ce groupe s’est constitué en 1999 à Lyon et après deux démos, a sorti son premier album autoproduit «The End Of Time » en 2006 et le suivant « 4 » en 2008.
En juillet 2007 (dans ODYMETAL 18) nous avions noté que plusieurs facettes et atmosphères différentes intervenaient au sein d’un même morceau. C’est la « patte » du groupe qui, dans ce troisième album (nous n’avons pas eu connaissance du deuxième) conforte de belle manière le choix délibéré de cette orientation musicale.
Pierre (D444) à la guitare et au chant, Manu (Drako) à la guitare, Nathaniel (Carcharoth) à la basse et chœurs, Roman (PeterPal) aux claviers et chant clair et Christophe (Tyrael) à la batterie, forment le line up actuel. « Self-Destructed » est un concept album dont le titre et celui de certains morceaux parlent d’eux-mêmes, mais il faudra approfondir cette première impression avec la lecture des paroles (non trouvées à ce jour) pour affiner le « message ».
Musicalement, THE OATH sait marier avec adresse et discernement Heavy, Black et Death pour offrir un mélange détonant vitaminé, avec une voix principalement gutturale. THE OATH martèle une musique racée et innovante, extrêmement bien composée et arrangée, dont l’intérêt ne baisse pas tout au long de l’écoute des 9 titres.
L’intervention parcimonieuse de la voix claire et l’utilisation par moments des claviers aux sonorités apaisantes permet d’adoucir l’âpreté du propos. Ouverture des hostilités par « End Of The Lines » rythmé avec voix Death / Black et des passages à voix claire. S’enchaînent pour « Embraced », intro calme semi-acoustique guitares / piano, riff métal, passage technique, musique black avec voix Death, claviers sympho, envolées vocales, musique et chant plus martiaux, le titre terminant dans une ambiance grandiloquente. Ce titre caractérise toute la complexité rencontrée pour définir musicalement le groupe sur ce long titre abouti de 7 minutes.
La suite dans la même complexité mais toujours d’une fluidité directe, violente mais accessible, Death puis Black, puis Heavy pour le redoutable et concentré « Alone I Roam».
« Way to Nowhere » est également court, 3 minutes, un concentré de Black Sympho, Heavy Black avec voix Death mais aussi plus criarde, on regrette que cela ne soit pas plus développé, il y avait de quoi faire sur une telle base énergique. Le superbe instrumental « Only » avec claviers bien présents nous confirme les dispositions (talen)tueuses du groupe pour une musique agressive néanmoins pleine de finesse. Entame violente mais passages plus mélodiques (tout est relatif et sans entrer naturellement dans la mélopée) pour les claviers (avec sonorités orientales) et la voix claire sur l’impressionnant « Watch Me Bleed » qui développe une puissance dévastatrice hors du commun.
L’imposant « Impossible Cure » est plus Death Mélodique mais avec des guitares trompeuses et des claviers virevoltants, un chanteur qui se donne à fond, un titre rentre-dedans, extraordinairement puissant avec un solo Heavy idéalement implanté et exécuté.
« White Fields » ne fait pas non plus dans la dentelle, une explosion musicale et vocale où ressort tout de même le piano, ce qui est tout à fait remarquable et subtil et ce, au milieu de cette incandescence sonore et destructive permanente.
Pour mettre fin à ce voyage dans l’autodestruction, « I Am Nothing», avec piano et claviers en intro, riff métal, voix Death, puis déferlement Heavy / Death, où les guitares s’emballent harmonieusement, se pose au bout de 5’30’’ pour terminer en… musical acoustiquo-planant, seul moment de répit. Avec un tel album, à la puissance incontestable, THE OATH se positionne dans le monde METAL et va en secouer beaucoup. Difficile après cela d’écouter autre chose tellement ce déferlement d’intensité vous surprend et vous prend.
Un album essentiel, incontournable et indispensable que l’on ne doit pas manquer. Pour les non adeptes des styles décrits ou ceux et celles qui sont effarouchés rien qu’en voyant les mots Death et Black, faites donc un petit effort en sortant un peu de vos habitudes musicales. Il y a du bon dans tous les styles et là, vous avez la chance d’écouter plusieurs styles judicieusement assemblés, comme il l’est fait avec différents cépages pour obtenir un grand vin. Pour moi, un des albums de l’année 2010, tous styles confondus. Merci THE OATH pour ce très grand album !
Cerbadd / ODYMETAL / 20.10.2010.




Nota bene : chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 29 d’ODYMETAL.

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