DEVIN TOWSNED PROJECT
« Ki »
Cd 13 titres (66’49’’)
INSIDE
OUT
Progressif
/ Atmosphérique / Ambiant – Canada
Fourreau Livret
FOURREAU. Livret 1 de 16 pages sans paroles avec photos.
Lisibilité
du livret 2 de 12 pages dépliable, original et transparent : excellente.
COUP DE COEUR pour un des albums de l'année 2009.
One of the albums of the year 2009.
Uno degli album dell'anno 2009.
Après la sortie en 2007 de
« Ziltoid : The Omniscient », un essai purement solo, on pensait
que Devin Townsend avait stoppé complètement sa carrière en tant que musicien. Quel bonheur de savoir qu’il est de retour
sur le devant de la scène, avec non pas un mais quatre albums dans la foulée. Devin
Townsend a choisi de réaliser une histoire en 4 chapitres, soit autant de
disques, et de sortir ces enregistrements sous le nom DEVIN TOWNSEND PROJECT, le premier épisode étant le présent
« Ki ».
Devin Townsend est un
musicien très polyvalent tant musicalement que vocalement, surprenant à chaque
fois tout en ayant créé son propre univers musical. Il trouve de nouveau le
moyen de surprendre à travers « Ki » car il s’éloigne de ce qu’il nous a
déjà proposé dans le passé. Pour «Ki», Devin
Townsend, se chargeant du chant et de la guitare, est accompagné de Duris
Maxwell à la batterie, de Jean Savoie à la basse et de Dave Young aux
claviers.
En entrant dans « Ki », vous êtes déjà
accueilli par une introduction, « A Monday », d’une grande légèreté oscillant
entre les registres atmosphérique et ambiant. On enchaîne par « Coast
» où, comme évoqué en introduction, la signature habituelle de Devin n’est pas évidente à déceler. Il en
ressort une démarche bien plus paisible ici, amplifié par son chant davantage
doux. Devin Townsend nous emmène dans un monde progressif et posé, partant dans
l’atmosphérique, parfois limite ambiant, et se révélant plus intime, subtil,
sensible et dépouillé. Ce n’est que vers la fin de « Coast »
que l’ambiance générale gagne en puissance et en intensité. Justement, ces
gains d’énergie (attention, le rythme ne s’accélère pas pour autant) ne sont
pas forcément très nombreux, il y en a comme sur « Disruptr » (comportant des
sonorités singulières ainsi qu’une basse dissonante), et permettent de
retrouver davantage le style du musicien canadien. Notez au passage que la
basse ressort bien comme sur les deux compositions mentionnées ci avant. Les phases bouillonnantes apparaissent
également sur « Gato » et notamment sur « Heaven Send », la plus longue
composition de « Ki» mais aussi un de ses moments forts. On y
trouve des montées en puissances destructrices, accompagnées d’une accalmie
centrale dévoilant une phase solo aux sonorités bizarres, ainsi qu’une fausse
fin et des vocaux de Devin Townsend bien plus agressifs.
Ces deux morceaux ont encore une particularité,
celle de faire intervenir en première ligne des vocaux féminins, ceux-ci sont
aussi présents dans une moindre mesure sur « Trainfire ». Par
ailleurs, certaines approches
rappellent par moments le sublime OCEAN MACHINE tel « Terminal » partant dans
le domaine atmosphérique ou encore l’éponyme « Ki ». Le premier morceau
est une véritable oasis de sérénité, rempli de sagesse et propice à la méditation.
Quant au second, remarquez le long final fort réussi au demeurant, comparable à
un majestueux envol démarrant juste par une guitare seule jouant des
gammes avant un feu d’artifices. En outre, on notera la présence d’un
instrumental, « Ain’t Never Gonna Win… », doté d’accents jazz. En ce qui
concerne « Trainfire », on retiendra en particulier qu’il possède deux faces :
la première assez rythmée dans un genre Rockabilly et une seconde plus
atmosphérique.
Pour le reste, beaucoup de délicatesse ressort de « Lady Helen » avec cette voix si
suave et son piano judicieusement utilisé. « Winter » est bien
reposant. On notera la mélodie agréable de « Quiet Riot » dont la guitare
acoustique est bien présente. Fermant la marche, « Demon League » met en
avant le chant et la basse. Que retenir de « Ki », outre le fait qu’il est
le premier volet d’une série de 4 albums ? A mon avis, « Ki
» n’est pas aisé à aborder et même
si des mots tels que quête spirituelle, recueillement, ou encore moments de
sérénité ou de sagesse viennent à l’esprit, il est difficile de décrire
« Ki » avec uniquement des mots. Par contre, il nous présente un
Devin Townsend qui n’hésite pas à s’éloigner de son propre univers musical,
mettant ainsi en lumière une autre facette de sa personnalité.
Devin Townsend n’est
pas un musicien ordinaire, c’est un véritable magicien et caméléon de l’univers
métal, et il est imprévisible. Après une petite pause, Devin Townsend s’offre en quelque sorte un nouveau départ pour un
grand retour en force. On se demande bien ce qu’il nous a réservé pour
les 3 autres chapitres « Addicted »,« Deconstruction » et « Ambient
». Lorsque les 4 chapitres seront enfin
disponibles, l’écoute consécutive de ces 4 albums permettra d’apprécier toute
l’ampleur du travail effectué.
En tous cas,
« Ki » ne laissera indifférent personne, remarque valable pour chacun de
ses albums jusqu’à présent, et mérite amplement sa place parmi les sorties de
l’année 2009 et ce, sans aucune hésitation.
Morceaux préférés : « Coast »,
«Terminal », « Heaven Send », «Trainfire », « Lady Helen », « Ki ».
Eagle
/ ODYMETAL / 16.04.2009.
Nota bene :
chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 25 d’ODYMETAL.
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