ROTTING CHRIST
« Rituals »
Cd 11 titres (53’35’’)
SEASON OF MIST
Black Metal Diversifié et Eclectique – Grèce – disponible
BOX DIGIPACK Livret
BOX
LIMITEE. DIGIPACK. Lisibilité du livret 20 pages :
excellente.
COUP DE COEUR pour un des albums de l'année 2016.
One of the albums of the year 2016.
Uno degli album dell'anno 2016.
Si BLACK CHURCH vit le jour courant 1985, la formation tira sa révérence en 1987
pour laisser place à ROTTING CHRIST. Le groupe grec, toujours actif en 2016 et
mené par les frères Tolis (présents depuis les premiers pas en 1985), dispose
d’une discographie particulièrement conséquente. Effectivement, entre les
démos, les singles, les EP, les split EP, les compilations, les vidéos et les
live, cette liste impressionnante ne serait pas complète sans les albums
studios désormais au nombre de douze. Si le premier « Thy Mighty
Contract » date de 1993, le onzième « Kata Ton Daimona Eaytoy »
remontant à 2013 a
pour successeur le présent « Rituals » sorti début 2016. Via justement ce
dernier, je découvre cette formation hellénique dont le nom ne m’était pourtant
pas inconnu. Tout au long de ce nouvel effort studio, la richesse est au
rendez-vous. Fort d’une base black metal, ce dernier n’hésite pas à intégrer de
nombreux éléments tout en explorant différents horizons. Tout d’abord, diverses
langues interviennent dans les paroles à l’instar du grec (langue maternelle du
groupe), l’anglais, un peu de latin et même du français. Cette initiative
apporte un côté universel à l’édifice. Ensuite, plusieurs musiciens et amis
(certains étant connus) apportent une contribution tout au long de cet album
afin d’amplifier judicieusement l’impact de l’ensemble. Par ailleurs, des
exemples tel que « Ze Nigmar », « Apage Satana » ou encore « Devadevam » illustrent parfaitement une
optique affichée par le patronyme de l’album à savoir une thématique
d’incantation. Cette idée de rituel s’avère palpable tout au long de l’écoute.
D’autre part, des chœurs conséquents s’invitent également selon les
compositions et toujours à bon escient. Affichant une coloration monastique à
travers « Ze Nigmar », les choeurs se montrent généralement guerriers via « In
Nomine Dei Nostri », « Apage Satana », « Tou Thanatou » voire « Konx Om Pax ».
Sporadiquement, quelques chœurs se manisfestent en dehors des morceaux évoqués
ci-avant. De par sa cohérence, son indéniable efficacité, ses mélodies, ses
nombreux arrangements, les frères Tolis nous plongent dans un univers des plus
captivants. Aucune faille ne ressort de l’armure de « Rituals » au charme
éclatant, diversifié et réussi. On ne peut espérer mieux pour découvrir un
groupe qui prend tout de même des risques. En outre, ROTTING CHRIST se montre
encore affamé après une carrière dépassant le quart de siècle pour notre plus
grand plaisir. Dorénavant, abordons davantage en profondeur « Rituals
». Le combattif « In Nomine Dei Nostri » renferme des envolées épiques. Place
au lourd et solennel « Ze Nigmar » dont une touche orientale transparaît dans
sa trame. Concernant « Elthe Kyrie », il affiche des touches heavy death
mélodique. De surcroît, c’est le seul utilisant du chant féminin. Quant à « Tou
Thanatou », des approches folk se manifestent et sont renforcées par ses
gros chœurs et même de la cornemuse, instrument effectuant aussi une petite
apparition sur « Elthe Kyrie ». Notez au passage la présence sur ces deux
compositions d’un solo. Via le majestueux « Les Litanies De Satan », ROTTING
CHRIST reprend un extrait de l’unique recueil de vers écrit par Charles
Baudelaire en 1857 à savoir « Les Fleurs Du Mal ». Le temps d’un morceau, les
grecs donnent vie au travail de ce poète français du XIXème siècle. Mené par
les chœurs, les percussions et quelques effets sonores, l’atypique « Apage
Satana » dissimule une imposante montée en puissance. Personnellement, sa
longue ascension finale aurait mérité d’être allongée. De son côté, « For A
Voice Like Thunder » est un mi-tempo doucement épique d’inspiration heavy
metal. Il se voit ponctué de secteurs ambiants accompagnés de vocalises
narratives. Quant au bien mené « Konx Om Pax », il se montre imposant,
autoritaire et martial. Fort d’une
introduction doom, les véritables festivités prennent leur temps pour démarrer.
On notera de redoutables envolées portées par des choeurs à consonance divine
ainsi que des mélodies à la
THE VISION BLEAK. La voix claire consolide l’aura hindou de
l’entêtant et prenant « Devadevam ». Concernant le tranquille « The Four
Horsemen » aux lumineuses envolées, son approche évoque par moments TRIPTYKON.
Désormais, une petite parenthèse sur la version digipack s’impose. Elle
comporte un morceau supplémentaire dénommé « Lok’Tar Ogar » dont le riff et le
rythme sont bien épileptiques. A titre personnel, j’apprécie un peu moins cette
composition que les dix de l’album mais tout ne peut pas être parfait. Avant de
conclure, quelques mots sur la présente box limitée. Outre une pochette un peu
différente, vous y trouverez l’édition digipack (disponible sans la box) avec
ses onze compositions (dix pour la version normale plus le bonus track «
Lok’Tar Ogar »), un livret de 20 pages, un patch, un pin’s et trois
autocollants. Mais attention, le tirage se limite à seulement 5000 exemplaires
dans le monde. Presque trois décennies après sa naissance en 1987, ROTTING
CHRIST nous offre par le biais de son douzième album studio « Rituals
» une des sorties majeures de 2016. En d’autres termes, « Rituals »
est un petit chef-d’œuvre.
Morceaux
préférés : « In Nomine Dei Nostri », « Ze Nigmar », « Elthe Kyrie », «
Les Litanies De Satan », « Apage Satana », « Tou Thanatou », « For A Voice Like
Thunder », « Konx Om Pax », « Devadevam », « The Four Horsemen ».
Eagle / ODYMETAL /31.05.2016.
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