28 mai 2020

IGORRR « Spirituality And Distortion »

IGORRR
« Spirituality And Distortion »
14 titres (55’36’’)
Wild Metal - France – disponible, sorti le 27.03.2020
METAL BLADE RECORDS / AGENCE SINGULARITES
Vous voulez de l’originalité, c’est gagné avec IGORRR, et je pense qu’il n’est pas seul dans sa tête en nous proposant un métal aléatoire contrasté dû aux nombreux mélanges des genres et à l’inspiration venant de tous styles musicaux.
Sur scène IGORRR, c’est Gautier Serre, musicien, compositeur et producteur, accompagné d’une chanteuse et d’un batteur. Pour cet album, de nombreux musiciens, chanteurs et chanteuses ont participé.

« Downgrade Desert » : intro acoustique à l’ambiance orientale, chant féminin et chœurs dans la même approche sur tempo lent puis plus frappé qui s’agrémente d’un chant guttural sur un tempo lourd pour finir sur un chant goth et black à la fois sans négliger un passage musical typiquement black.

« Nervous Waltz » débute en musique classique et chant lyrique, sur lesquels s’incrustent riff métal et chant, piano, chœurs, violon et passages électro pour terminer.

« Very Noise », titre musical, présente un début très PRODIGY avec des rythmiques très thrash métal et une basse en slap, le tout dans un aspect électro/techno.

« Parpaing » est un titre bien death metal au chant guttural (le chanteur de CANNIBAL CORPSE) avec quelques blasts et une cassure, en cours de morceau, où il n’y aura plus que la voix accompagnée de sonorités de jeux vidéo.

« Musette Maximun » porte bien son nom. Effectivement, c’est de l’accordéon, ambiance bal musette mais avec incorporation de la double, de blasts, des rythmiques bien black métal avec de brefs hurlements, un mélange explosif qui risque de provoquer une attaque aux fans de musette…

« Paranoïd Bulldozer Italiano » sonorités, bruitages électro/techno pour débuter avant de dévier sur une rythmique et chant metalcore, rythme plutôt lent pour le genre, teinté de black, avant de passer par une orchestration musique classique et vocalises féminines d’opéra (sans doute Laure Le Prunenec) finissant avec growl sur grosse rythmique. 

Voilà, je vous ai présenté quelques titres qui résument l’album pour vous permettre de vous imaginer cet univers complétement barré. Vous retrouverez naturellement d’autres parties bien métal, des chœurs à capella comme sur « Himalaya Massive Ritual », du symphonique et du symphonique à la DIMMU BORGIR sur « Barocco Satani », de l’acoustique et d’autres sonorités électro voir techno et aussi les éléments cités dans les titres décrits précédemment.

Pour ma part concernant cet opus certes original, malgré la qualité sonore très professionnelle, de bons passages musicaux intéressants et plusieurs écoutes, certes, je ne suis pas resté indiffèrent mais je ne suis pas parvenu à rentrer entièrement dans l’univers musical d’IGORRR et de l’apprécier à sa juste valeur. Cet opus s’adresse à un public averti ou à la recherche d’originalité très prononcée, néanmoins, ne pas y prêter une oreille serait sans doute une erreur.
MONKEYMETAL alias Troll / ODYMETAL / le 12.05.2020.










25 mai 2020

SHADOW IN THE DARKNESS « Erstwhile Befell »

SHADOW IN THE DARKNESS
« Erstwhile Befell »
Cd 8 titres (32’26’’)
Death Metal Technique – Grèce - dispo, sorti le 19 mai 2020
SLIPTRICK RECORDS / GRAND SOUNDS PR
SHADOW IN THE DARKNESS, groupe de death metal technique débarque avec leur album « Erstwhile Befell ».
Le titre d’ouverture « Benign » commence par une intro à l’ambiance angoissante et pesante, amplifiée par diverses sonorités qui pourraient être incorporées à un jeu vidéo comme Resident Evil et là, on se demande : qu’est-ce qui nous attend ? Le coup de masse tombe ! C’est parti pour un grand nombre de variations techniques, de rythmes et de tempos lents, lourds, rapides, en passant en revue les divers riffs et rythmiques bien death avec quelques connotations thrash et quelques pointes plus heavy.
Un chant d’ogre affamé et un autre black métal se feront entendre. Un batteur bien motivé tiendra la cadence entre la double, les blasts et les passages plus techniques. La présence de samples ou de claviers amplifieront l’ambiance angoissante.
Continuité sur « Interdisciplinary Sectarianism », « The Aboriginal Storyteller » et « The Deontology Of An Android » à l’intro épuisante à la sonorité aiguë avant lourdeur et accumulation de notes et rythmes.
Prélude acoustique toujours sur la thématique de l’angoisse pour « Aspalathus (Prelude) » et «  A Grand Parable » prélude avec de la narration, sans grand intérêt, qui donne toutefois un aspect cinématographique au titre. 
« Twenty One » est le titre le plus abordable pour des non-initiés avec ses passages musicaux « plus sensibles », moins extrêmes. 
Piano en entrée pour « From Conversion To Fixation » puis déchaînement technique et vocal comme pour le premier titre.
Un album technique et bien rentre-dedans qui s’adressera en priorité à ceux et celles qui apprécient ce genre musical. Néanmoins pour les autres, cela peut vous plaire mais vous risquez de vous sentir lessivés à la fin de l’écoute !
MONKEYMETAL alias Troll / ODYMETAL / le 10.05.2020.









24 mai 2020

HEVIUS « Millénaire »

HEVIUS
« Millénaire »
Cd 13 titres (65’50’’)
Heavy Metal tendance speed et mélodique – France – disponible, sorti le 03.04.2020
SEASON OF MIST / ELLIE PROMOTION


Premier album « Derrière La Lumière … » en 2005 (chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 14 d’ODYMETAL [avril 2006] : https://odymetal.blogspot.com/2020/05/hevius-derriere-la-lumiere.html) pour ce groupe  originaire de Seine et Marne avec chant en français, qui a vu le jour en 1993, line up consolidé en 2003 pour le premier album « Derrière La Lumière … » autoproduit et sorti en 2005. Il ne reste de cette époque qu’Alexandre Ferrier, batteur et Julien Ferrier, guitare/chœurs, qui sur ce nouvel album s’est mis au chant. Entre 2008 et 2013, sont arrivés en remplacement des premiers musiciens, Olivier Louis-Servais à la guitare, Florian Altairac aux claviers et Ugo Verzeletti à la basse.
Le groupe a pris son temps pour ce deuxième album, et 15 ans de réflexion et de mouvements dans le line up, stabilisé depuis 2013, permettent aux 5 musiciens de nous proposer un album dans la lignée du précédent. Le son est plus étoffé, mais il est vrai qu’en 15 ans la technologie a évolué, mais surtout l’attaque est plus heavy/speed/mélodique et la maturité et dextérité des musiciens donnent un rendu excellent à tous les titres.
L’album débute par « Millénaire » heavy rythmé, mélodique, belle expression des guitaristes, chant appuyé, claviers et rythmique solides. Tout est là pour une adhésion immédiate. Le superbe solo est mélodique en deux temps et le piano apparaît avant la reprise du chant pour le final.
Suit « Une Autre Vie » speed, claviers fluides tout comme les parties chantées, batterie puissante et millimétrée, solos claviers et guitares, avec piano en soutien de ceux-ci, excellents sur différents rythmes. Break piano et guitare aérienne avant déchaînement des guitares et refrain pour conclure, un très bon titre. « Aux Armes » à l’intro dynamique claviers et riffs, chant avec claviers en soutien sur rythme qui s’accélère, présente des chœurs solides et un solo de claviers.
L’influence IRON MAIDEN se retrouve sur « De L’Autre Côté Du Miroir » avec cavalcade typique, titre ouvrant par des sonorités boite à musique et approche néo-classique puissante, des claviers, des guitares saccadées, un gros refrain mélodique et un solo remarquable plus technique et métal. Même influence pour « Armée D’Acier » à l’intro mélodique, épique à souhait, on sent que cela va être imposant !!! Calme pour débuter avec un chant posé sur musique tout en douceur avant cette coloration MAIDEN sur la 2ème partie du couplet. Le refrain est mélodique d’une réelle puissance. Roulement de tambour pour annoncer le solo, augmentation d’intensité, et passage exceptionnel de musicalité et d’harmonie, pour un solo à l’identique sous claviers virevoltants, le titre est varié et superbement rythmé. Changement de tonalité plus métal avant solo de claviers, chœurs guerriers, déclamation chantée avec solo en arrière. Plus de 7 minutes de bonheur, un titre qui explosera tout sur scène.
On retrouve MAIDEN en intro et dans les parties non chantées de « Je Te Donne L’Enfer » au solo mélodique sur excellente rythmique, un chant fluide et un refrain entêtant où s’imposent les guitares excellentes. Et là aussi quel solo !!!
On retrouvera une approche et ambiance MANIGANCE sur le puissant « Emissaire » avec chœurs, claviers importants, un chant qui donne une belle musicalité, un joli break musical avant solo explosif sur batterie excitée.
« Liberté » présente un solo d’entrée sur riff Heavy Metal et c’est bien pour mettre dans le bain. C’est puissant, rentre-dedans, le refrain est speed avec claviers. Un break acoustique et le chant mélancolique, apportera un moment de répit avant solos de claviers et des deux guitaristes, vraiment de belles combinaisons musicales.
Speed et mélodique en association ou alternativement pour « Alpha & Oméga » au long solo.
« Pouvoir De L’Etrange » est lui aussi speed dès l’intro avec piano en arrière sur couplet, clavier symphonique sur le pré refrain. Refrain speed. Solo inspiré et piano avant refrain final.
Belle intro, lourde avec piano sur « Le Prix Du Sang ». Chant plus agressif, des chœurs et un refrain, dans la même lignée, speed et mélodique. Le solo débute acoustique et mélancolique, mi-tempo, pour se terminer beaucoup plus rythmé.

« Hevius Et Versa » est une reprise de LES INCONNUS, un rock appuyé mélodique, qui permet au groupe de se faire plaisir en s’amusant, mais en assurant musicalement et vocalement.

L’album se termine avec un réenregistrement d’un titre de l’album de 2005, « Nous Sommes Des Rois ». En 2005, Julien était aux chœurs, aujourd’hui, il tient le micro et exécute le solo, un titre qui doit lui tenir particulièrement à cœur. Même structure que la partition initiale, avec voix plus agressive et une meilleure sonorité, un titre bien mis en valeur et qui est appelé à devenir l’hymne du groupe. Il sera vraisemblablement interprété en reprise à la fin de chaque concert, et ce sera le point d’apothéose, du show, car soyons en certains, le show sera à la hauteur, le groupe possède des titres fédérateurs qui toucheront tous publics.
Un album, bien pensé, bien mené, interprété avec maîtrise et conviction, qui revigore et donne du tonus, HEVIUS se positionne et vous auriez tout intérêt à posséder cet album enthousiasmant en attendant de les retrouver sur scène.
Cerbadd / ODYMETAL / le 20.05.2020.











HEVIUS « Derrière La Lumière … »

HEVIUS
« Derrière La Lumière  … »
Cd 11 titres (56’25’’)
AUTOPRODUCTION
Rock / Heavy Rock - France - sorti en 2005
Cd 11 titres de 4’12’’ à 7’02’’.
David Dias au Chant, Etienne Chauvet à la basse, Julien Ferrier à la guitare et aux chœurs, Fabien Wielgosz aux claviers, Alexandre Ferrier à la batterie.
Lisibilité du livret 8 pages : difficile.

Créé en 1995, et composé depuis fin 2003 de cinq musiciens, HEVIUS nous propose son premier album de onze titres de plus de 56 minutes, avec chant en français dans un style rock/heavy/rock. Les titres naviguent entre rock pour les parties chantées, heavy pour les riffs et hard rock mélodique pour le rendu final. Ces différentes approches se retrouvent dans le premier titre « Viens Sauver Ton Âme », rappelant ce que fait MORDIGGAN, sensibilité que l’on retrouve d’ailleurs sur plusieurs compos. Ce titre est particulièrement travaillé avec solo de synthé sur rythme différent, solo mélodique de guitare et passage atmo avec basse et changement de ton pour amplifier son impact. Parmi ces 11 titres, on trouve des ballades (« Azalée », belle mélodie, ambiance limite atmo avant de s’emballer), des titres plus typés rock comme « D’Ici …» ou « Nous Sommes Des Rois » et d’autres plus métal comme le superbe « Toucher Le Ciel » à la sonorité HELLOWEEN (« I Can ») avec clavier bien amené. Belle intro néo-classique pour le titre éponyme entraînant et rythmé qui devrait permettre au groupe de voir l’avenir au grand jour.
Une belle variété dans les titres fait que l’écoute est plaisante car chaque morceau apporte quelque chose de différent. « Derrière La Lumière » avec son intro néo-classique est bien rythmé et termine de fort belle manière cet album. C’est frais, bien joué et rassurant de voir un jeune groupe se lancer dans cette démarche avec autant de conviction, cela fait plaisir. Un groupe à soutenir, ce premier album nous faisant découvrir de belles choses et de bonnes dispositions.
Le CD 11 titres est dispo pour 10 euros. Pour commander et plus de renseignements, voir le site : http://www.hevius.com/
Jean-Marie « Cerbadd » / ODYMETAL / 02.04.2006.




Nota bene : chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 14 d’ODYMETAL (avril 2006).

13 mai 2020

AEVUM « Multiverse »

AEVUM
« Multiverse »
13 titres (54’59’’)
Power Sympho Metal aux touches électro à trois voix – Italie / France
– disponible, sorti le 27.03.2020
DARK TUNES / AGAINST PR / M & O OFFICE
Voici le troisième album d’AEVUM, composé de huit musiciens italiens et français, qui évolue dans un power métal inspiré, avec deux chanteuses, une lyrique, l’autre death et un chanteur à voix éraillée aux différentes facettes, sans oublier des claviers aux touches électro pour une ambiance sympho.
Musicalement, l’ensemble de l’opus allie mélodie, énergie, puissance et évolue majoritairement dans le rythmé, à l’exception de « Black Honeymoon » plus calme aux claviers présents et à la voix masculine donnant une ambiance inquiétante, qui sera levée dès l’apparition de la voix lyrique d’une limpidité apaisante. La cohabitation de ces deux voix est un grand moment mélodieux.
On sentira quelques touches HELLOWEEN sur « The Pilgrim » qui débute de belle manière l’album avec alternance de chants puissants, masculin et féminin « Spark Of Life » présente un refrain limite speed et une voix féminine qui se fait lyrique d’une belle ampleur.
« Tair » fait aussi la part belle aux différents chants, un passage à l’inspiration flamenco apportera une touche subtile pour un titre puissant. On notera un passage en français.
« The Time Machine » est un aperçu magnifique de ce que donne l’association des voix, un titre rythmé, mélodique, des claviers à tonalité électro, certains passages font penser à « Don’t Fear The Reaper » du BLUE ÖYSTER CULT, un excellent résumé des possibilités du groupe. Impressionnant et on ne peut s’empêcher de réécouter immédiatement ce titre grandiose qui comporte un clin d’œil à la sonorité des vieux jeux vidéo.
Intro atmosphérique électro calme sur « Cold Spot » avant la tempête musicale, plusieurs voix, éraillée limite death, lyrique mais aussi masculine forte sur une rythmique solide pour un refrain hautement mélodique aux chants mêlés d’une réelle harmonie. Les guitares sont plus lourdes sur « Ulas » évoluant sur un rythme martelé et toutes les voix sont là aussi superbement arrangées, la voix lyrique est d’une force incroyable et explose littéralement, portée par l’alchimie développée par l’ensemble du groupe.
 « Hopeless » mélancolique et lourd, avec changements de rythmes, voix féminine cristalline et masculine langoureuse, bénéficiera de chant en français et en anglais.
« Fratricide » : sur basse et batterie, s’épanouissent voix masculine et voix féminines, celle lyrique étant encore là époustouflante pour un titre tout en force avec sonorités électro en arrière.
Intro jazz pour « WWIII » ouvrant sur violence et puissance vocale immédiates, aux nombreux arrangements avec variations donnant une dimension presque spatiale sans oublier le break musical oriental, sonorité que l’on retrouvera aussi, à plusieurs reprises, sur « Seeds » sur lequel les guitares sonnent très heavy metal pour un chant éraillé s’associant par la suite au chant clair, donnant à ce titre un aspect encore plus intense.
Belle intro sur « The Garden Of Mars », où la voix cristalline rappelant EDENBRIDGE (chant et musique), débouche sur des arrangements vocaux multiples, marque de fabrique du groupe qui contrôle ces associations magistralement. Superbe break aux guitares puis basse/batterie suivi à nouveau du passage à l’EDENBRIDGE du plus bel effet

La sonorité violoncelle débute calmement sur « Cessate, Ormai Cessate » pour se libérer rythmiquement par la suite, dans une approche néo-classique et les sonorités d’un « S.O.S » sur une rythmique lourde termine titre et album.

Le clavier sera le couteau suisse, très présent et diversifié aux sonorités électro et symphoniques qui viendront agrémenter les parties musicales, l’ambiance et les mélodies.
Le duo Lucille et Hydra possèdent toutes deux une grande capacité vocale modulable, qu’elles chantent seules, en duo, voix claire, lyrique, gutturale ou en chœurs. Grâce aussi au gros travail accompli sur tous les arrangements vocaux maîtrisés et aux envolées lyriques magnifiques, l’originalité puissante et mélodique d’AEVUM tient de ces réelles dispositions.
Lucille démontre sa facilité à changer de registre vocal sans aucun problème du timbre plus rock au heavy en passant au plus suave ou envoûtant et au sublime
lyrique à la NIGHTWISH (période Tarja). Hydra assure un chant death rageur et Richard un chant aux tonalités ponctuelles à la « Andi Deris » qui disparaitront sur certains titres car lui aussi démontre de belles performances vocales et variées.
Pour conclure, écoutez le magnifique titre « The Time Machine » pour lequel vous risquez de tomber sous le charme. Il résume tout à fait l’album dont l’une des forces est la diversité vocale habilement utilisée. De nombreux titres deviendront des incontournables et cet album en devient donc indispensable.
MONKEYMETAL alias Troll / ODYMETAL / le 10.05.2020.













6 mai 2020

RHODIUM « Sea Of The Dead »

RHODIUM
« Sea Of The Dead »
Cd 10 titres (44’11’’)
Heavy Metal – Grèce – disponible, sorti le 03.12.2019
SLIPTRICK RECORDS / GRAND SOUNDS PR
RHODIUM est un groupe d’Heavy Metal Grec créé par le guitariste Loukas Wolve Antoniou en 2017. C’est certain, le « Alive In Athens », triple Cds live de ICED EARTH (IE) en 1999, a eu son effet sur le compositeur. Si on ajoute l’influence JUDAS PRIEST, une pointe d’IRON MAIDEN ainsi qu’une touche des multiples groupes sympho/mélodiques talentueux, nous trouvons l’ambiance générale de cet album réussi qui apporte beaucoup de satisfaction.
Quatre titres sont particulièrement inspirés par Jon Schaffer et son approche musicale bien particulière, imposante et prenante.
Après « A Path Of Wrath » qui sert d’introduction à « Man Of Honor » le ton est donné avec cette influence immédiatement reconnaissable, des guitares bien présentes, une basse lourde, un très bon solo et une voix montant dans les aigus, plus proche d’un Tim « Ripper » Owens que d’un Matthew Barlow, mais qui ne laisse pas indifférent, car le chanteur marque magnifiquement sa présence. On poursuit dans la même ambiance sur « Delirio » avec riff tranchant et refrain mélodique, sans oublier le passage à la JUDAS PRIEST après le solo.
« The Emperor » enchaîne piano limpide en entrée, très belle sonorité des guitares, chant mélodieux puis appuyé, aux diverses tonalités typées métal, puissant et aigu, pour un rendu excellent, un des titres référentiels de RHODIUM. Le point culminant arrive avec le monumental « Sisters Of Fate » avec son riff Heavy et l’ambiance ICED EARTH dès que le chant intervient. La voix de Mike Livas est sur ce titre, en alternance ou en communion avec la voix magnifiquement lyrique et forte d’Iliana Tsakiraki (ENEMY OF REALITY) et cette alchimie vocale fonctionne magnifiquement. On notera également sur ce titre un aspect BLIND GUARDIAN et un final à la THERION. Que du bon pour un titre qui mérite le détour et qui démontre les talents du compositeur et la belle prestation des musiciens au service des voix impressionnantes.
Il ne faut pour autant ne pas oublier les autres titres, plus personnels du groupe, qui donnent de la diversité à l’ensemble. « First Light Of Day » à la rythmique très lourde, une complainte déchirante avec variations vocales et solo remarquable. « Sea Of The Dead » est théâtral, mélancolique avec violon renforçant cette impression et devient plus puissant au fur à mesure avec le violon qui se lâche tout comme le chanteur qui développe une réelle puissance.
 « Tapestry Of Time » est une ballade, à l’inspiration MAIDEN, qui s’enflamme sur la fin. « Fight Back » avec riff puissant, présente un refrain aux chœurs guerriers scandés et un solo explosif. L’album se termine par « Doomsday », limite thrash dès le début, est un titre d’actualité depuis le début 2020, qui évoque un virus mortel aux conséquences dévastatrices. Prémonitoire comme paroles, autant qu’un livre de Tom Clancy, sur un autre sujet aussi dangereux et inquiétant (« L’Ours et le Dragon » et « Mort ou Vif » pour exemples).
Bel album, musicalement abouti qui ne peut que satisfaire les amateurs de Heavy Metal et les autres qui se laisseront prendre par tant de puissance et de qualité, les références que l’on y trouve étant parmi les meilleures du genre.
Un album indispensable et un groupe à voir en live quand le Doomsday sera remis à plus tard, car cette musique sur scène doit rendre magnifiquement.
Cerbadd / ODYMETAL / le 04.05.2020.






                                                  



2 mai 2020

LEECHER « Deviant »

LEECHER
« Deviant »
11 titres (49’25’’)
Metal Sympho – Hongrie – disponible en digital en février 2020 et en cd en mars 2020
NAILS RECORDS
L’album commence par « Harvester Of Calamity » une intro au début mélancolique avec montée en puissance trompeuse car on pourrait croire que c’est un titre du nouvel album d’APOCALYPTICA. Eh bien non !!! Mais c’est l’une des influences majeures de LEECHER qui nous propose un métal symphonique avec le chant lyrique et doux d’Anett Horváth, un batteur, de la basse et des violoncelles avec la capacité de nous faire oublier l’absence de guitares.
« Infinite Greed » nous plonge direct dans le vif du sujet, plutôt énergique aux arrangements vocaux et orchestraux symphoniques, aux chœurs à plusieurs tonalités, sublimés par les violoncelles qui harmonisent l’ensemble. On notera quelques touches d’inspirations musicales et vocales nous rappelant le groupe Hongrois NAIO SSAION (l’album « Out Loud » en 2005), comme sur le titre « How Close Is Too Far » titre plus apaisé, mélodique avec de belles orchestrations et un bref instant à capella.
« One-Second Confusion » sera plus métal symphonique classique avec un bon tempo et refrain mélodique efficace qui fait mouche.
«Rainmaker », à l’ambiance mélancolique accentuée par les violoncelles du début se retrouvera lors de passages lents mais se dissipera au fur et mesure des montées progressives en puissance dont la première aboutira sur une rythmique assez martiale pour redescendre et mieux repartir sur une deuxième montée encore plus puissante à l’inspiration NIGHTWISH. Le titre termine en beauté sur un très beau refrain mélodique avec un bref instant où Anett force sa voix.
« Messengers of Fear » sur un tempo énergique et puissant verra l’apparition d’une voix d’ogre qui renforcera le côté épique.
« Architect Of Fate » est un titre à forte inspiration progressive.
« Get Over It » est rythmé au refrain entêtant avec des chœurs guerriers à la POWERWOLF, ce qui renforce la mélodie du refrain. On notera un passage vocalement plus musclé lors du passage musical plus lent.
« Cassandra » est une ballade mélancolique portée par les sublimes violoncelles sur lesquels s’épanouit la voix cristalline de la chanteuse.
« Lake Of Contradiction », est un titre qui sonne un peu diffèrent des autres, plus technique, dû aux multiples changements de tempos, de l’orchestration avec la voix death qui apporte de la puissance et de la brutalité. Même le chant d’Anett Horváth est moins lyrique et doux et devient plus puissant avec une pointe d’agressivité. On aura même droit à un passage chanté limite fusion, le tout sublimé par le jeu des violoncelles avec des sonorités très travaillées.
« Celestial Alignment » clôt cet album intense et passionnant. Est-ce un avant-goût de ce que pourrait être le prochain album ? Je m’explique, ce titre résume en gros l’album et on retrouve les éléments de « Lake Of Contradiction » sans la voix death, une musique prenante, des arrangements sur la voix et chœurs, une partie de la mélodie rappelant EDENBRIDGE, sans oublier un excellent passage speed qui viendra nous surprendre encore plus.
Au final, les Hongrois de LEECHER nous proposent une belle prestation réussie, variée et inspirée. « Deviant » est un album que je conseillerai sans problème à tous les fans d’APOCALYPTICA et de métal symphonique et pour tous les autres, ce serait dommage et regrettable de ne pas découvrir ce groupe et cet album.
MONKEYMETAL alias Troll / ODYMETAL / le 28.04.2020.