25 octobre 2018

PENSEES NOCTURNES « Vacuum »

PENSEES NOCTURNES
« Vacuum »
Cd 6 titres (60’01’’)
LES ACTEURS DE L’OMBRE PRODUCTIONS
Musique Classique et Black Metal Dépressif – France – sorti en 2009
Lisibilité du livret 8 pages : bonne.

PENSEES NOCTURNES est un jeune groupe français fondé en 2008, ou plutôt un jeune projet que l’on doit à un seul homme, Vaerohn, dont le présent « Vacuum » est le premier album. Passez la porte d’entrée de ce dernier, c’est pénétrer dans un domaine des plus singuliers. Dans un premier temps, c’est un black metal dépressif qui vous accueille, doté de quelques excursions acoustiques. Le chant, dans la langue de Molière, est rempli de désespoir et de souffrance, le summum étant atteint à ce sujet à travers « Lune Malade ». En outre, et c’est là que les surprises démarrent réellement, chaque morceau met en scène beaucoup d’instruments non métal, tels que le violon, la clarinette, le célesta (sorte de clavier avec des lames d’acier), le basson ou encore le cor pour n’en citer qu’une poignée. Ces derniers sont bien dominateurs comme sur les longues introductions et conclusion de « Flore » (avec un furtif clin d’œil à la Marche Funéraire) et à travers la seconde moitié de « Repas De Corbeaux ». Par ailleurs, la musique classique s’invite également dans les compositions. Le paroxysme de cette remarque est obtenu sur « Dés-Espoir », inspiré par la Nocturne In F Minor 55 Opus 1 de Chopin, dont le piano plus en avant côtoie des poussées d’adrénalines. Comme vous pouvez vous le constater, il y a un surprenant mariage entre la musique classique avec le black metal et divers instruments non métal, impliquant de ce fait un gros travail sur les arrangements, multiples au demeurant, tout au long de « Vacuum ». Par-dessus tout, il y a même des approches blues qui ressortent de « Coups De Bleus ». Un fait est indéniable, Vaerohn ne s’impose aucune limite pour mener à bien son projet. Seul le début de « Epitaphe » donne l’occasion à une voix claire, narrative par ailleurs, de se manifester avant de laisser la place à une colère resurgissant des ténèbres avant l’apaisement. Plonger dans « Vacuum », c’est vous aventurer durant une heure dans un monde inconnu. Pour tenter de s’imprégner totalement de son aura, il est nécessaire de l’écouter en toute quiétude et dans son intégralité. Il est incontestable qu’adhérer à la démarche personnelle, expérimentale, originale, courageuse et osée de Vaerohn ne sera pas évidente pour tout le monde. Une chose est pourtant certaine, il vous sera impossible de rester indifférent devant cette réalisation peu évidente à décrire qui ne suit aucune mode. Suivant votre sensibilité, « Vacuum » sera pour vous soit indomptable et torturé, soit exceptionnel et de toute beauté. Il n’y aura pas de juste milieu.
Eagle / ODYMETAL / 04.04.2009.




Nota bene : chronique publiée à l’origine dans le fanzine n° 25 d’ODYMETAL.

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